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Opportunités, défis et innovations dans l’intégration des grands modèles de l’IA avec la profession notariale

Opportunités, défis et innovations dans l’intégration des grands modèles de l’IA avec la profession notariale

WAN Xiaowen

Directrice du Département des services de la propriété intellectuelle de l’Étude notariale Xinhongqiao à Shanghai

 

Ces dernières années, la technologie des grands modèles de l’IA représentée par DeepSeek s’est développée rapidement, ses puissantes capacités de compréhension sémantique, de raisonnement logique et de génération sont en train de remodeler les modes de service de diverses professions. Je pense toujours que l’acte authentique se dote de la plus grande force probante et l’étude notariale a un statut neutre. Avec les nouvelles technologies qui font avancer le développement de la profession et avec les études notariales qui détiennent des plates-formes technologiques, la crédibilité notariale et la force contraignante de la réglementation du système sont en fin de compte les garants de la crédibilité.

Par conséquent, la profession notariale, en tant que pierre angulaire du crédit social, doit prendre l’initiative d’embrasser ce changement technologique apporté par les grands modèles de l’IA, de conduire des améliorations de service avec l’innovation technologique, et de fournir au public une protection juridique plus efficace, plus intelligente et plus crédible. Bien sûr, tout en profitant des améliorations d’efficacité et des opportunités d’innovation basées sur la technologie, le notariat est également confronté à des défis tels que la sécurité juridique, éthique et technique.

I. Opportunités

Actuellement, qu’il s’agisse de la mise en place de modèles de témoignages notariaux, de traductions basiques, ou de l’utilisation des actes authentiques électroniques ou de la technologie de signature électronique, la Plateforme Shanghai Smart Notary utilise déjà la technologie pour apporter innovation et praticité aux notaires. L’introduction de la technologie des grands modèles de l’IA ouvrira sans aucun doute de nouveaux horizons.

1. Amélioration de l’efficacité. Grace à la fonction de traitement automatisé des documents, les grands modèles de l’IA peuvent automatiquement vérifier la conformité des contrats, des documents et d’autres matériels notariaux, identifier les lacunes logiques ou les erreurs de format, et réduire le travail manuel répétitif. Par exemple, la fonction DeepSeek+AIPPT peut être utilisée pour créer des PPT, ce qui améliore considérablement l’efficacité du travail.

2. Questions-réponses et consultations intelligentes. L’IA peut fournir à nos clients des réponses 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 aux questions fréquemment posées sur le processus d’authentification ou la préparation des documents et détourner 80 % des demandes répétées. De nos jours, certaines études notariales ont mis en place des équipes professionnelles pour fournir des services notariaux en ligne sur la plateforme des services du gouvernement de Shanghai, toutefois elles doivent encore répondre à un grand nombre de questions répétitives, et l’IA peut nous y aider. Parallèlement, dans le domaine des services notariaux à l’étranger, les jeunes notaires ont généralement des compétences en anglais et peuvent répondre aux besoins de communication de base, mais lorsqu’ils sont confrontés à des scénarios complexes ou que l’expression orale en anglais n’est pas très fluide, ils ne peuvent pas bien communiquer avec les personnes intéressées. La capacité interlinguistique des grands modèles de l’IA permet dès lors de traduire rapidement et de fournir aux notaires une aide à la communication linguistique.

3. Amélioration du contrôle des risques, lutte contre la contrefaçon et vérification de l’authenticité. Grâce à des moyens techniques, l’IA combinée à la technologie de reconnaissance d’images peut analyser les traces de falsification de signatures, de sceaux et de documents afin d’aider les notaires à identifier les  fraudes.

II. Défis

Bien qu’il y ait des opportunités, quels défis allons-nous rencontrer dans l’application pratique de l’IA ? Prenons l’exemple de la question « Comment demander un acte de naissance ? », SparkDesk, ERNIE Bot, Tongyi Qianwen, Doubao, Tencent Yuanbao et Kimi Chat ont donné différents niveaux de réponses. SparkDesk a mentionné la méthode de traitement en ligne ; ERNIE Bot a donné une réponse claire sur la nécessité de se rendre à l’établissement notarial du lieu de domicile et de résidence habituelle ; Tongyi Qianqian a indiqué les circonstances particulières qui peuvent être rencontrées au cours du processus, telles que les documents d’identité impliquant des étrangers ; Doubao a couvert les cas susmentionnés, mais le contenu est plus ambigu et le langage est relativement simple ; Tencent Yuanbao a mentionné la certification consulaire ; Kimi Chat a couvert moins de contenu ; la pensée globale de DeepSeek était plus proche de celle d’un notaire, avec le processus général d’abord et les cas spéciaux en complément - il a mentionné d’abord les documents requis puis la traduction la certification, il a ensuite cité des questions-réponses habituelles résolvant des problèmes spécifiques.

Les réponses données par les principales IA sont-elles correctes ? Je pense que nous avons tous entendu parler de la puissante capacité de réflexion de DeepSeek depuis son lancement, ainsi que de sa capacité à raconter des « balivernes ».

La première chose à faire est de définir l’effet juridique et la responsabilité : les actes authentiques générés par l’IA ont-ils un effet juridique ? En cas d’erreur, la responsabilité est-elle imputable à l’établissement notarial ou au fournisseur de technologie ?

1. Critères d’examen. Nous disons que la fonction essentielle du notariat est de « prouver la vérité », c’est-à-dire de fournir une preuve faisant autorité de « l’authenticité et de la légalité » d’actes, d’instruments et de faits juridiques par le biais de procédures légales. Les données générées par les grands modèles de l’IA présentent plusieurs caractéristiques de génération, de boîte noire, de falsifiabilité, de sorte que les données générées par l’IA ne peuvent pas être directement admises comme preuve notariale, elles doivent passer par un double mécanisme strict de « vérification technique et d’examen juridique ».

2. Risques de source des données, de sécurité et de confidentialité. Grâce aux exemples ci-dessus, nous pouvons constater que, si l’on utilise les grands modèles de l’IA pour répondre aux consultations notariales de base, il est nécessaire que les établissements notariaux contrôlent la construction des données sous-jacentes, bien sûr, cela doit également être basé sur l’application des modèles de scènes. Les données sur Internet sont très différentes et l’IA ne peut pas séparer le vrai du faux, même si elle les ajoute à sa réflexion, elle peut ne pas être en mesure de garantir qu’il s’agisse de données réelles et fiables.

Par conséquent, lorsque les établissements notariaux coopèrent avec des entreprises technologiques, il faut construire un mode de recherche et de développement « contrôlé » ainsi qu’un mode de coopération de « fixation des droits et des responsabilités », y compris l’utilisation du mode « les données ne sortent pas du domaine », cela veut dire qu’en déployant des serveurs localement dans l’établissement notarial, l’entreprise technologique ne fournit qu’un soutien algorithmique et n’a pas d’accès direct aux données brutes, et veille à ce que les données ne quittent pas les serveurs de l’établissement notarial pour entraîner les modèles de l’IA.

3. Éthique et confiance. La crédibilité est au cœur du notariat et la nature « boîte noire » de l’IA peut amener le public à remettre en question son impartialité. La confiance doit être rétablie par la transparence technique. Il convient de mettre en place un système de service hiérarchique « processus normalisé de traitement par l’IA et d’examen par l’humain » en conservant le pouvoir de décision finale des notaires.

4. Réinvention du rôle du notaire. Certains travaux notariaux simples pourraient être remplacés par l’IA, et les notaires doivent être transformés en « conseillers juridiques interdisciplinaires », en se concentrant sur les affaires notariales complexes et le jugement éthique. Il faudrait cultiver des notaires « juridiques et techniques » et mettre en place des formations supplémentaires sur l’éthique de l’IA et la sécurité des données afin de promouvoir l’amélioration des capacités professionnelles. Par la formation d’équipes de services notariaux multidisciplinaires « qui connaissent à la fois le droit et la technique », les notaires pourront passer du statut d’« opérateurs » à celui de « gestionnaires » et de « superviseurs ».

III. Innovation de scénarios d’application

1. À l’heure actuelle, la technologie la plus courante de l’IA appliquée par les établissements notariaux est celle de conservation de preuves par blockchain. Outre cela, comme mentionné précédemment, les établissements notariaux pourraient développer un système intelligent d’authentification assistée, pour extraire automatiquement les termes clés du contrat (tels que le montant, la durée et la responsabilité en cas de rupture du contrat), marquer les points de risque potentiels, et améliorer l’efficacité.

2. Il serait conseillé de développer des assistants notariaux virtuels. L’IA, sous la forme d’« assistant numérique », surveille en temps réel les micro-expressions, les fluctuations de la voix dans l’authentification via visioconférence, et incite le notaire à prêter attention à un comportement anormal (par exemple, des signes de contrainte à signer). Un autre exemple est celui de l’authentification à distance, où le notaire peut, avec l’aide de l’IA, identifier une personne crée par IA et briser ainsi l’IA par l’intermédiaire de l’IA.

Les grands modèles de l’IA sont en train de reconstruire la logique de service de la profession notariale, et sa valeur fondamentale n’est pas de remplacer le notaire, mais de libérer plus d’efficacité et de précision grâce à la collaboration entre l’homme et la machine. À l’avenir, les établissements notariaux devront trouver un équilibre entre l’innovation technologique et l’éthique juridique, et réaliser enfin la vision de « notariat assisté par la technologie, confiance sauvegardée par l’intelligence ».

                     

 



 

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